Investir dans la forêt, ce placement méconnu

La forêt n’est pas uniquement un lieu de détente où l’on peut faire des balades et des randonnées le dimanche. Ce peut être aussi un placement qui peut s’avérer payant avec un peu de patience.

 

Il y a dix ans, le Grenelle de l’environnement en 2007 avait défini un objectif énergétique à l’échelle de l’Europe afin d’arriver à 20 % d’énergies renouvelables dans notre mix énergétique, pour moitié constituée de la biomasse forestière.

Soyons clairs, la France n’y arrivera sans doute pas à cette date, mais l’objectif des 20 % reste toujours valable jusqu’à preuve du contraire. Le plan prévoit toujours la création d'emplois dans le domaine du bois, l'organisation de toute la filière sylvicole et l'augmentation de l'exploitation de la ressource en bois. Il y a donc toutes les raisons de garder son optimisme pour cette filière.

Si investir dans une forêt vous tente, n’imaginez pas consulter les petites annonces, envoyer un chèque, et dans la foulée, partir en forêt avec votre tronçonneuse. C’est un peu plus compliqué que ça. C’est un investissement qui en plus d’être méconnu et relativement fermé dans le sens où d’année en année, très peu de transactions sont réalisées. Seul 1 % des forêts françaises changent de propriétaires chaque année. De plus, si la forêt en vente fait moins de 50 hectares, les voisins sont prioritaires à l'achat.

On n’entre pas dans la filière du bois comme dans un moulin. Il est clairement préférable de se faire accompagner par des spécialistes avant de se lancer dans l'aventure. Cela vous permettra de faire estimer au mieux la parcelle convoitée. En effet, de nombreux paramètres peuvent jouer sur la valeur et donc la rentabilité d'une forêt par exemple la pente du terrain ou les essences produites.

Si vous n’avez pas l’ambition de devenir le prochain magnat du bois, il existe un cadre plus sécurisé et plus abordable aussi que l'achat en direct. Il est possible d'investir dans un groupement forestier. Cela vous libérera des tracasseries de gestion et vous offrira une rentabilité moyenne de 2 %. Le groupement forestier permet de mutualiser les risques dans la mesure où le fond repose sur diverses parcelles à des endroits géographiques distincts – important en cas de tempête ou de maladies endémiques – et sur des essences variées. De plus, ces fonds étant gérés par des professionnels, ils apportent des garanties supplémentaires que vous ne pourriez pas forcément avoir seul.

Ce type d’investissement peut être avantageux dans une optique de défiscalisation. Les groupements forestiers permettent par exemple de réduire son impôt sur le revenu à travers le DEFI forêt (Dispositif d'Encouragement Fiscal à l'Investissement en forêt). Le ticket d'entrée tourne autour des 5 000 €. Cette formule permet une réduction d'impôt sur le revenu pour les personnes physiques à hauteur de 18 % du montant investi, sous certaines conditions, avec un plafond de réduction à 6 250 € seul, 12 500 € pour un couple.

Pour les personnes désireuses de réduire le montant du nouvel Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), remplaçant l'ISF en 2018, il reste possible de souscrire à des groupements forestiers éligibles à la loi Tepa, pour un ticket d'entrée vers les 50 000 €. Attention cependant, la défiscalisation sur l'IFI ne sera possible qu'en cas de souscription d'ici la fin de l'année. Après, il sera trop tard.